ADDICTION AUX JEUX D’ARGENT
Le jeu peut être une activité récréative amusante et excitante, à faible risque pour certaines personnes. Pour d’autres, toutefois, le jeu passe du loisir occasionnel à une dépendance grave.
Le jeu devient une dépendance quand c’est quelque chose que vous, ou un proche, ne pouvez pas contrôler et qui commence à affecter le fonctionnement financier, familial, social, récréatif, éducatif ou professionnel d’une personne.
La dépendance au jeu, à l’instar de certaines formes de dépendance à une substance, est associée à une libération de dopamine dans le cerveau jusqu’à 10 fois supérieure à la normale. Cette dopamine a été désignée comme le neurotransmetteur pour « se sentir bien » et ce produit chimique est actif dans tous les centres de « récompenses » du cerveau. Ainsi, la libération de dopamine indique à votre cerveau : « Ça fait du bien ! J’en veux plus ! ». Et ce qui commence comme un bon sentiment inoffensif peut devenir un besoin compulsif chez certaines personnes.
Cette tendance physiologique très naturelle crée de la tolérance, ce qui entraîne un besoin croissant de jeu afin de recevoir le même engouement. Une dépendance au jeu peut alors se développer. Par conséquent, une personne dépendante doit jouer juste pour se sentir bien ou même pour se sentir normale.
Quels sont les signes de l’addiction et les effets qui peuvent en découler?
Il existe des signes courants que vous pouvez rechercher en vous-même, ou chez votre proche, si vous pensez que le jeu est devenu une dépendance.
Un besoin de dépenser de plus en plus d’argent afin d’obtenir le plaisir par le jeu.
Agitation, anxiété ou irritabilité, lorsqu’une personne tente de réduire le temps et le montant consacré aux jeux, ou d’arrêter de jouer.
De nombreuses tentatives ont été faites pour arrêter de jouer, mais ont échoué.
Des pensées régulières de jeu, y compris comment obtenir de l’argent pour le prochain casino, ou des souvenirs constants des précédentes sorties de jeu.
La personne se coupe progressivement de son environnement et ne s’intéresse plus à ce dernier.
L’addict est amené à jouer plus souvent lorsqu’il fait l’expérience d’états mentaux et émotionnels négatifs.
La personne dépendante doit jouer le lendemain d’une perte, dans l’espoir de récupérer ses mises perdues ou de rentrer de nouveau dans ses frais avec le système.
Une personne ment à propos de l’endroit où elle va, combien elle a dépensé, ou minimise son implication dans le jeu.
La personne demande régulièrement de l’argent à d’autres afin de payer des factures imaginaires afin de pouvoir jouer.
L’addict ne joue plus par plaisir mais par besoin.
Qui est plus à même de devenir dépendant au jeu ?
Plusieurs études montrent que le jeu, comme la consommation de substances psychoactives, peut avoir certaines origines génétiques qui prédisposent une personne à devenir dépendante.
Les personnes ayant des niveaux plus bas de sérotonine.
Les gens avec une nature plus impulsive.
Les personnes qui recherchent des activités qui offrent des récompenses immédiates.
Les personnes qui ont tendance à ne pas considérer les conséquences à long terme des actions.
Des études montrent que les personnes qui développent une dépendance au jeu, ou à des substances, sont génétiquement prédisposées à prendre des décisions plus impulsives et à rechercher des activités générant des résultats immédiats. Ces études fournissent la preuve que les parties du cerveau qui contrôlent l’inhibition et permettent à une personne de réfléchir aux conséquences potentielles et aux récompenses de certaines actions, peuvent être sous-actives, conduisant à l’impulsivité et à la recherche de récompense.
Amis, et famille, comment se rendre compte ?
Les signes courants de dépendance au jeu mentionnés dans la section précédente peuvent vous alerter sur la dépendance d’un être cher. Voici quelques autres éléments à rechercher :
Les personnes semblent avoir plus de sautes d’humeur, cela commence à ressembler à un trouble de l’humeur tel que le trouble bipolaire, ou ils semblent être très heureux certains jours et profondément déprimés, repliés sur eux-mêmes le lendemain.
Vous remarquerez que vos proches négligent les factures, vous demandent fréquemment de l’argent ou vous volent. Vous remarquerez peut-être des factures en retard dans le courrier ou serez témoin d’appels émanant de collecteurs de factures.
Vos proches peuvent également être endettés auprès de plusieurs petits centres de crédit et même commencer à vous voler de l’argent ou d’autres objets de valeur.
Vous remarquerez que vos proches manquent des jours de travail. Cela peut commencer comme un événement peu fréquent qui devient alors chronique. Ils peuvent supprimer plusieurs cours s’ils sont à l’université. Ils peuvent être licenciés ou avoir plusieurs mesures disciplinaires au travail.
Vous remarquerez peut-être que les choses qu’ils vous ont dites sur l’endroit où ils passent leur temps sont erronées. Les divergences dans les histoires de vos proches deviendront évidentes plus leur dépendance sera longue. Si vous faites face à ces divergences, vos proches peuvent devenir fâchés, hostiles et agressifs, ou ils peuvent vous agresser. Cela peut indiquer que la personne cache une dépendance.
Vous remarquez que vos proches ne font plus de projets avec vous, ou ne s’y tiennent pas. Ils peuvent aussi devenir de plus en plus seuls et renfermés quand ils ne jouent pas.
Vos proches passent plus de temps en ligne sur des sites liés au jeu et se fâchent lorsque vous essayez de leur faire passer moins de temps en ligne.
Vos proches semblent boire plus souvent, ou vous les soupçonnez d’abuser d’autres substances. Le jeu et la consommation de substances déclenchent la libération du même produit chimique dans le cerveau. Vos proches peuvent avoir de plus en plus recours à des substances lorsqu’ils ne sont pas en mesure de jouer.
Les informations citées dans cet article nous ont été données par la direction du Casino de Saint Julien en Genevois. Le Casino s’inscrit bien évidemment dans une démarche active de prévention de ces dépendances, le jeu devant rester avant tout un plaisir et non une contrainte ou une souffrance.